Déchets : grogne toujours

Commerçants et riverains continuent de dénoncer la nouvelle organisation de la collecte. Le Smicotom, en charge du ramassage des ordures, tient une réunion ce matin.

Anne Leclerc du restaurant Les Baïnes est montée au créneau pour dénoncer les problèmes de la collecte. photo J. L

La gronde des commerçants et de nombreux riverains au sujet de la nouvelle organisation du ramassage des ordures ménagères (un passage hebdomadaire contre deux auparavant, et pour le même tarif) par le Syndicat mixte de collecte et de traitement des ordures ménagères (Smicotom) est loin d'être éteinte.

Une pétition vient d'être lancée pour obtenir des explications auprès de ce Syndicat mixte qui rassemble 33 communes. Il est aussi demandé dans le texte de cette pétition qu'une réunion publique soit organisée afin de mettre carte sur table.

Lesparre en colère

Anne Leclerc, du restaurant Les Baïnes à Lesparre, ne décolère pas. « Le Smicotom assure que depuis plusieurs semaines, nous bénéficions pour notre établissement de deux collectes par semaine. Le lundi et le jeudi. Ce qui est faux. Ils passent bien le jeudi, mais jamais le lundi ! » Du coup, la restauratrice, qui dit avoir passé une dizaine de coups de téléphone au Smicotom, pour faire état de ce problème de service, a bloqué le paiement de sa facture. Aujourd'hui, elle se retrouve contrainte de régler son « ardoise » alors que la collecte n'a pas été effectuée. En échange, on lui promet un avoir…

Le local d'Hourtin port

Sur le port d'Hourtin, zone résidentielle et touristique, les commerçants sont dorénavant contraints de déposer leurs déchets dans un nouveau local situé sur le parking de l'entrée du port. « Nous sommes neuf restaurants pour un seul ramassage dans la semaine. Il a fait très chaud ces derniers jours. Beaucoup d'entre nous font des fruits de mer. C'est horrible pour ceux qui sont juste à proximité du local », confie Daniel Bonin, du restaurant Ô Dames du Lac.

Un voisin précise même que les rats ont fait leur apparition. À Lacanau, Emmanuel Gièse du restaurant La Villa Margalex constate que la fréquence de la collecte est largement insuffisante dans cette période d'avant-saison. « Le service n'est pas du tout adapté à l'activité que nous avons sur la station. Il y a un réel problème à régler ». Il ajoute se servir d'un compacteur à carton pour gagner de la place dans les bacs et pallier à la collecte insuffisante. « Maintenant, ils refusent de nous ramasser ce qui est compacté », fait-il observer.

Problème de GPS

Du côté des particuliers, des riverains font remarquer que le système GPS qui équipe les nouveaux camions du Smicotom n'aurait pas intégré toutes les rues de la tournée. Du coup, des poubelles sont oubliées. Enfin, dans certains villages comme Queyrac, qui est collecté une fois tous les quinze jours pour les emballages, des particuliers estiment que le ramassage est insuffisant. L'un d'entre-deux dit aller à la décharge la plus proche, quand d'autres n'hésitent pas à brûler dans les jardins.

« Passer à la caisse »

Du côté du Smicotom, qui tient aujourd'hui une réunion publique (1) de son comité syndical, Maryse Pradet, la directrice, ne mâche pas ses mots. « On peut mettre un chiffre en face de toutes les demandes des commerçants et avec le coût réel. Il faudra passer à la caisse », prévient-elle. Au sujet des tournées : « Des oublis sont toujours possibles. Ce n'est pas lié au GPS. Et dans l'ensemble, on s'aperçoit que les particuliers sont contents. Certains apprécient même de ne plus avoir à entendre le bruit des bennes qu'une fois pas semaine. » Pas évident que ce dernier argument ne fasse « mouche » chez tous les usagers.