Les grandes marées de mars inquiètent vivement

À partir de samedi prochain, 4 journées de fortes marées vont toucher la côte. Des communes acheminent du sable sur les zones sensibles pour éviter de trop gros dégâts.

À Montalivet, depuis le 22 janvier, un arrêté municipal interdit au public l'accès des esplanades sud et nord au public. photos J. L.

L'érosion continue de gagner du terrain sur le littoral. Et la perspective des grandes marées des 19, 20, 21 et 22 mars prochains inquiète fortement, surtout si le mauvais temps et la houle sont aussi au rendez-vous. L'examen du terrain, notamment dans les zones où les stations balnéaires sont positionnées à proximité de la dune, permet de vérifier que la situation de la côte ne s'arrange pas. Si les blockhaus étaient de bons repères pour évaluer le recul du trait de côte, aujourd'hui, en première ligne, ce sont les postes de secours des stations balnéaires qui permettent de se faire une idée de l'évolution de la situation. Depuis l'automne dernier, ils tombent comme des mouches !

Carcans n'est plus. Un nouvel équipement sera reconstruit pour la saison à venir. Au passage, le coût de l'opération n'est pas neutre. Le nouveau poste coûtera 250 000 euros (hors étude) à la CdC. Le même cas pour Naujac-sur-Mer qui a vu sa « cabane » s'effondrer. Et plus récemment, c'est Hourtin qui se rajoute à la liste.

Lors du dernier conseil communautaire des Lacs médocains, le président Henri Sabarot a lancé le sujet. Christophe Birot, le maire, d'expliquer qu'une partie du poste avait déjà été entamée. Et qu'il faudra encore attendre les grosses marées de mars, avant de pouvoir évaluer ce qui pourra être sauvé de la bâtisse ou pas pour la saison prochaine. Au final, c'est bien de la plage en moins. Et des équipements plus importants, en arrière-plan, qui sont aussi menacés.

Les esplanades interdites

À Vendays-Montalivet, sans le travail des pelleteuses qui tentent de préserver le front de mer de l'assaut des vagues, probable que le poste de secours et la promenade auraient déjà été engloutis. Le 21 février dernier, Michel Bibey, le maire, a signé un arrêté interdisant l'accès aux esplanades nord et sud de la plage centrale. Des endroits où la dune est maintenant en falaise. « La fragilité et l'instabilité du front de mer » ont donc obligé l'édile à prendre des précautions. Sur ce même secteur, l'intervention des engins tente de « reprofiler » le plus possible la plage en « pente douce » pour éviter que le phénomène d'érosion ne provoque un recul encore plus important. La technique est aussi utilisée à Soulac où la plage centrale est particulièrement exposée.

Des nouvelles du Signal

Toujours à Soulac, la situation du bâtiment Le Signal ne fait que s'aggraver. L'épaisseur du cordon dunaire qui sépare l'immeuble des vagues à marée haute n'est plus que de 10 mètres… Les pelleteuses s'activent depuis plusieurs jours pour « réensabler » au maximum avant les fortes marées, qui commenceront à se faire sentir le samedi 19 mars.

Avant l'arrivée de l'été, période durant laquelle l'érosion et le gros temps font « une pause », c'est un peu la course contre la montre sur le littoral. On préserve ce que l'on peut. s

Dans ce contexte, les travaux du Groupement d'intérêt public (GIP) littoral pour l'Aquitaine (État, région, et les départements côtiers + communes littorales), qui étudie depuis 2009 une gestion « durable » du trait de côte, prennent une importance particulière. Aujourd'hui, le diagnostic est quasiment terminé. Des scénarios commencent à être proposés aux trois stations pilotes retenues (Lacanau, Ciboure et Contis).

Mais c'est bien l'élaboration d'une stratégie régionale qui est attendue. Pour beaucoup de communes, le temps presse, sans compter toutes les dépenses qui s'accumulent.

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