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17 octobre 2010

Comment les éoliennes mettent la sécurité nucléaire en cause

Les normes officielles interdisent la construction d’éoliennes à moins de 20km d’une installation radar.

Mais de nouvelles études indiquent qu’il y a un problème jusqu’à 70km.

Et notamment autour des centrales nucléaires. Qu'en pense l'Autorité de Sûreté Nucléaire?

 

Personne ne met en doute le brouillage des radars par les éoliennes. Cela a conduit le gouvernement à interdire l'installation d'éoliennes à moins de 20 kilomètres des sites radars opérés par les services de la défense et de la météorologie nationale.

Mais des éléments nouveaux et importants, postérieurs à ces limitations réglementaires, sont apparus. Ainsi, Air Actualités (n°631 -mai 2010- voir l'article), magazine de l'Armée de l'Air, a, dans un dossier consacré aux perturbations de la détection radar par les éoliennes, publié le résultat d'expérimentations en vraie grandeur conduites en octobre 2009 par l'Armée de l'Air. Il s'agissait de tester l'efficacité d'un radar tactique mobile en l'installant à proximité d'un site éolien.

Les résultats obtenus avec trois types d'avions (avion d'aéroclub, Grub 10 et Alphajet) ont confirmé que la détection était impossible dans la zone du parc éolien proprement dit, mais aussi dans la zone située en arrière des machines. Dans cette zone, le niveau du rayonnement radar serait tellement atténué qu'il serait trop faible pour que l'avion puisse être détecté. Il est fait état de pertes de détection allant jusqu'à 70 kilomètres, distance considérable.

(schéma par Air Actualités)

Pour le Commandant de la Zone Aérienne de Défense Nord, c'est la première fois qu'une expérimentation d'une telle envergure est réalisée avec autant de moyens et ses conclusions «sont sans appel».

Pourquoi les éoliennes perturbent-elles le fonctionnement des radars ?

Sans entrer dans le détail de son fonctionnement, retenons qu'un radar a un pouvoir de discrimination déterminé par ses caractéristiques techniques. Si deux objets sont dans la même «cellule de résolution» on ne pourra les distinguer l'un de l'autre. Typiquement, cette cellule de résolution a une profondeur de 300 mètres, et une largeur qui varie proportionnellement à la distance : 520 m à 10 km ; 780 m à 15 km (en azimut).

Les fûts métalliques des éoliennes, mais aussi les pales qui bien que construites en matériaux composites contiennent des fils métalliques ne serait-ce que pour conduire les courants en cas de foudroiement de l'éolienne, réfléchissent l'énergie électromagnétique de manière importante. Ce faisant elles vont perturber le fonctionnement des radars tentant de détecter des objectifs situés dans, ou à proximité, de leur zone d'implantation.

Les radars de navigation des navires sont dotés d'un traitement du signal simple. Tout navire se trouvant dans la même cellule de résolution qu'une partie d'une éolienne ne pourra donc être détecté. Compte tenu des distances entre machines réalisées sur les champs d'éoliennes offshores la détection de navires dans toute leur zone d'implantation est au minimum très délicate, au pire impossible, ceci variant en fonction des positions du radar, de l'orientation des rotors, de la taille du navire à détecter et de sa position.

Les radars de veille aérienne, qu'ils soient civils ou militaires, sont dotés d'un traitement du signal plus élaboré permettant d'atténuer notablement les échos créés par des objets fixes sans modifier ceux des objets mobiles auxquels ils s'intéressent. Le traitement du signal permettra ainsi d'atténuer de manière importante l'écho créé par le fut de l'éolienne. Malheureusement les pales sont mobiles. Elles créeront donc des échos dotés d'un large spectre de vitesse qui sont impossibles à éliminer et empêcheront la détection de mobiles aériens dans la zone d'implantation.

Une incidence sur la sécurité des centrales nucléaires

Les perturbations créées par les éoliennes ont donc, en définitive, une dimension bien plus importante que celles qui ont conduit les services ministériels à interdire l'implantation d'éoliennes à moins de 20 kilomètres d'un site radar.

Ce problème est d'autant plus préoccupant qu'il a une incidence sur la sécurité des centrales nucléaires. En effet, les sites éoliens offshores envisagés sont généralement proches d'une centrale nucléaire côtière. Pourquoi ? Parce que les parcs offshores comportent un nombre très important d'éoliennes, une centaine ou plus, et que la puissance délivrée par vent très fort peut dépasser 500 mégawatts. Injecter une telle puissance sur le réseau très haute tension obligera à des investissements coûteux qui sont à la charge du demandeur. Or, le réseau THT à proximité des centrales nucléaires côtières est dimensionné pour recevoir de telles puissances.
Il est donc très rentable de localiser un site offshore à proximité.

Des évènements récents ont montré que des attentats, inenvisageables il y a peu, étaient possibles par quelques individus déterminés. Les centrales nucléaires constituent un objectif de choix.
Or, en cas de suspicion de tentative d'attentat contre une centrale nucléaire - par avion de tourisme, ULM ou drone - des radars de l'Armée de l'Air seraient déployés ainsi que des batteries de missiles antiaériens afin d'assurer la protection de ces centrales (on notera qu'il s'agit du même type de radar que celui utilisé lors de l'expérimentation réalisée par l'Armée de l'Air). La présence d'un site éolien à proximité fournit aux potentiels agresseurs un couloir de pénétration vers leur cible dans lequel ils sont assurés de ne pas être détectés. Il convient donc que ce risque potentiel soit bien pris en considération dans la détermination des sites éoliens à terre et en mer afin que ces risques soient minimisés.

Que pensent les autorités de sûreté nucléaire?

L'impact des sites éoliens sur la sécurité du territoire a d'ailleurs été soulevé récemment devant le Congrès des USA par un Général de l'US Air Force, inquiet pour la sécurité du territoire américain par la prolifération d'éoliennes.

On peut noter que le fabricant Vestas, conscient apparemment de ces difficultés, a récemment fait une annonce médiatique sur le fait qu'il étudiait des pales ayant moins d'impact sur le fonctionnement des radars. Cet objectif sera difficilement réalisable.

Il semble indispensable que les autorités de sûreté nucléaire françaises prennent position sur cette question qui entre pleinement dans leurs attributions.

Naujac_blaye

ZDE de naujac >>>> Centrale de Braud et St Louis = moins de 33Km

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