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29 mars 2010

Le fantôme de la tempête Xynthia rôde sur l'Atlantique

METEO. Les conditions météo seront mauvaises sur n os côtes demain et mercredi, alors que les coefficients de marée seront très élevés. Les digues souffriront-elles ?

À Port-des-Barques, en Charente-Maritime, après le passage de Xynthia. La digue a cédé sous l'effet conjugué du vent et de la marée. La mer a alors envahi les terres. (Photo dominique jullian)
À Port-des-Barques, en Charente-Maritime, après le passage de Xynthia. La digue a cédé sous l'effet conjugué du vent et de la marée. La mer a alors envahi les terres. (Photo dominique jullian)

C'était une sourde inquiétude. Elle tourne au stress franc et massif dans l'estuaire de la Gironde, au long des pertuis charentais et dans les îles. Deux lugubres cousins de Xynthia s'annoncent sur l'Atlantique. Météo France le confirme. « Deux événements distincts vont se succéder. Une dépression venue du sud va toucher les côtes mardi, des Pyrénées-Atlantiques à la Vendée. On devrait avoir des rafales de 90 km/h, avec une surcote en mer de l'ordre de 30 cm. Les vents seront orientés sud-ouest, puis ouest. On aura peut-être une dépression plus méchante encore mercredi. Celle-ci arrivera du nord, et sa partie sud pourrait toucher la Gironde et la Charente-Maritime. On attend des rafales entre 100 et 110 km/h orientées nord-ouest, puis ouest, et une surcote de 30 à 40 cm », résume Didier Roquecave, le responsable de la communication à la direction interrégionale de Météo France, à Mérignac en Gironde.

Sur le site aquitainemeteo.com, un bulletin d'alerte indique que mardi, à partir de 5 heures du matin, des « submersions marines majeures pourraient être observées sur la côte basque et la côte sud landaise ». En effet, en même temps qu'un coefficient de marée haute de 110, le vent se renforcera pour atteindre en rafale 80 à 95 km/h en tout début de matinée, puis 100 à 120 km/h en milieu de matinée sur la côte basque. Ces épisodes tempétueux ne sont pas d'une intensité remarquable. Mais ils tombent particulièrement mal. Demain et mercredi, les marées d'équinoxe balaieront les côtes. Demain, les coefficients sont établis à 110 pour la fin de la nuit et à 112 pour la fin d'après-midi. Ce sera l'inverse mercredi. « C'est là le plus embêtant. Si la pleine mer devait coïncider avec des vents forts, il pourrait y avoir de nouveaux dégâts », commente Didier Roquecave.

Le cocktail vent et marée

C'est dans ce cocktail de la marée et du vent que Xynthia a puisé sa puissance destructrice le 28 février. Les deux dépressions qui progressent vers nos côtes ne vont pas générer des vents aussi intenses. Ceux-ci avaient atteint 122 km/h à Biscarrosse, dans les Landes, et avaient surtout tutoyé la barre des 160 km/h sur les côtes de Charente-Maritime. Rappelons aussi que les vents forts s'étaient « calés » sur l'horaire de pleine mer, entre 4 et 5 heures du matin sur le littoral.

Rien n'indique que cette conjonction des pires va se renouveler. Outre la trajectoire et l'heure de passage des dépressions, l'orientation des vents sera déterminante pour l'ampleur de la crue sur les estuaires. Mais les coefficients de marée seront cette fois supérieurs. Ils n'étaient « que » de 102 et 106 quand Xynthia a envoyé les lames à l'assaut des digues.

Dans les secteurs submergés le mois dernier, l'inquiétude est d'autant plus grande que ces digues ont été réparées dans l'urgence. Quand elles l'ont été. « Il subsiste une brèche de 40 à 50 mètres qui n'a pas été colmatée sur une digue qui sépare le marais du lit de la Charente. Or la voie express La Rochelle-Rochefort est à 700 mètres à vol d'oiseau. Elle est à la cote 4,30 m alors que, de mémoire, une marée avec un coefficient de 112 est à 6,55 m », prévient Raymond Minier, le maire de Saint-Laurent-de-la-Prée, en Charente- Maritime. La situation est moins préoccupante dans le reste du département, où les travaux ont pris fin la semaine dernière.

Dans l'estuaire de la Gironde

Lesdits travaux ne rassurent pas une population encore traumatisée. « C'est le stress », avoue Christelle Colmont, le maire de Macau, une commune du Médoc où 50 maisons ont été inondées le 28 février. Arrachée sur 600 mètres, la digue de Dauzac a été réparée. Mais la commune réclame à cor et à cri le rehaussement des autres ouvrages et la construction d'une digue qui la protège des débordements du port d'Issan-Cantenac. « Nous avons 12 km de façade estuarienne et 9 km de digues. Mais comme le 27 décembre 1999, l'eau est passée par Issan le mois dernier », soupire Christelle Colmont.

Les voisins de la commune de Labarde ne sont pas mieux lotis. « On a bâti un bourrelet de protection pour la digue, on espère qu'il sera efficace », lâche pour sa part le maire Liliane Monnereau.

De l'autre côté de l'estuaire, le député de Saint-Ciers-sur-Gironde, Philippe Plisson, s'inquiète aussi pour les brèches « sommairement colmatées » chez lui et dans les marais de Blaye. « Je ne crois pas que l'on soit en mesure d'affronter un événement météo d'envergure sur le secteur. Je ne vois pas ce que l'on peut faire d'ici mercredi. Sur ce problème d'inondation, il va vraiment être nécessaire de ne plus s'en tenir aux incantations », réagit-il.

Auteur : jean-denis renard

 

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