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23 juillet 2010

Contre-la-montre Bordeaux-Pauillac : petit tour dans les grands crus

Demain, l'étape traverse un des plus prestigieux vignobles du monde. Visite guidée avec Jean-Michel Cazes.

 Bernard Hinault, en 1978, à Sainte-Foy-la-Grande.  photo DR
Bernard Hinault, en 1978, à Sainte-Foy-la-Grande. PHOTO DR

 

Départementale 2 : à la sortie de Bordeaux, elle serpente le long de l'estuaire de la Gironde pour finir par se perdre du côté de Saint-Vivien-de-Médoc. Elle traverse surtout une impressionnante quantité de châteaux viticoles, parmi les plus réputés du monde.

Départementale 2 : ce sera demain la route du contre-la-montre avec arrêt à Pauillac, ce qui privera le peloton de tout l'itinéraire du nord. Le journaliste Jean-Paul Kauffmann aurait pu servir de guide aux coureurs. Pendant les trois ans où il était détenu comme otage au Liban (de mai 1985 à mai 1988), il chassait la peur et l'ennui en se remémorant la liste des grands crus classés de 1855 et en essayant de les situer sur une carte imaginaire : La Lagune, Cantemerle, Giscours…

Départementale 2 : Jean-Michel Cazes la connaît par cœur. Grande figure du vignoble et propriétaire, notamment, du château Lynch-Bages à Pauillac, il œuvre depuis longtemps pour la promotion du Médoc. « Cette route est exception- nelle, dit-il. C'est, à ma connaissance, une concentration de grands vignobles unique au monde. J'aime y amener les visiteurs. Chaque fois, ils sont étonnés du peu de distance entre chacun de ces noms prestigieux qu'ils connaissent tous de réputation. » Palmer, Margaux, Latour…

Médoc : les meilleurs points de vue

Où aller voir le contre-la-montre entre Bordeaux et Pauillac pour profiter à la fois de la course et de la richesse viticole du Médoc ?

Jean-Michel Cazes, qui connaît les lieux par cœur, propose quelques endroits privilégiés, où l'on peut aussi faire une halte les jours sans Tour.

À LA SORTIE DE SAINT-JULIEN : Où l'on voit Léoville Las Cases, Léoville Poyferré, Latour, Pichon-Longueville et, en fond, l'église de Pauillac.

À BEYCHEVELLE : Devant le petit square, où se trouve la statue d'Henri Martin (ex-propriétaire du château Gloria et Saint-Pierre). Outre Beychevelle, on aperçoit Ducru-Beaucaillou, Branaire-Ducru, Saint-Pierre et Gloria.

À LA SORTIE DE MARGAUX : En face du château Lascombes ou de Labégorce.

ENTRE PALMER ET L'ENTRÉE DE MARGAUX : Avec Rauzan-Gassies et Rauzan-Ségla, plus l'église de Margaux.

Jean-Michel Cazes, lui, regardera passer le Tour devant chez lui à Lynch-Bages, juste avant l'entrée dans Pauillac…

Le jardin vignoble

Un prestige renforcé par un paysage étonnant. « Nous sommes dans un espace totalement artificiel et domestiqué, dont la particularité est qu'il n'a aucun style, poursuit Jean-Michel Cazes. La plupart des châteaux ont été construits au XIXe siècle par des gens qui voulaient signifier leur prospérité à travers l'architecture. Les demeures qu'ils ont conçues n'étaient pas destinées à être habitées toute l'année. On venait juste y passer quelques semaines, l'été. Parfois, on prolongeait jusqu'aux vendanges. Tous ces lieux, assez peu appropriés à la vie d'une famille d'aujourd'hui, n'ont aucun lien commun. Cos d'Estournel a une consonance asiatique. Cantenac Brown ressemble à un manoir anglais. Giscours a été remanié par M. Cruse pour une de ses maîtresses, chanteuse d'opéra, dans le style Napoléon III. Pichon-Longueville est inspiré des châteaux de la Loire. L'ensemble crée un univers fantasmatique, qui peut faire penser aux gravures de Gustave Doré. » Les noms eux-mêmes ajoutent à l'extraordinaire : Prieuré-Lichine, Ducru-Beaucaillou, Léoville Poyferré…

Cet univers, que n'aurait pas renié non plus Viollet-Leduc, ajoute du charme à cet itinéraire au cœur d'un « jardin vignoble », où un rosier pousse au bout de chaque rang de vigne.

Sentiments et plaisir

L'hétérogénéité de l'architecture est compensée par l'homogénéité du vin. « Là, il n'y a pas de véritable différence, considère Jean-Michel Cazes. Chacun fait ce qu'il veut, mais globalement tout le monde travaille de la même manière. Reconnaître un saint-julien et un pauillac, c'est très difficile. Très franchement, lorsque je goûte, je me trompe plus souvent que je tombe juste. »

Si les suiveurs du Tour sont tentés par une dégustation à l'aveugle, Jean-Michel Cazes leur donne ce conseil de viticulteur aguerri : « Un rapide coup d'œil sur la bouteille vaut mieux que vingt ans d'expérience. » Car le vin n'est pas qu'affaire de goût. C'est aussi une histoire de sentiments et de plaisir. Rauzan-Ségla, Beychevelle, Saint-Pierre…

 

Le contre-la-montre aime les vignes

e Tour de France et les vignobles ont toujours fait bon ménage, notamment pour les contre-la-montre. Celui de demain, entre Bordeaux et Pauillac, n'est donc pas une première. En 1996, un chrono avait déjà relié la capitale girondine à Saint-Émilion, pour une victoire de Jan Ullrich qui annonçait son succès final de l'année suivante.

Auparavant, un autre exercice individuel avait eu lieu entre Saint-Émilion et Sainte-Foy-la-Grande, en 1978. Bernard Hinault y obtint son premier succès dans le Tour de France, à 23 ans, avant de s'imposer à Paris. Au cours des années 1970, de brefs contre-la-montre eurent lieu autour de Bordeaux-Lac, effleurant les vignobles du Médoc. Plus récemment, en 1992, le Libournais fut le théâtre d'un chrono par équipes remporté par les Hollandais de Panasonic, réplique des TI Raleigh de Jan Raas, qui s'étaient imposés entre Captieux et Bordeaux pour la dernière apparition du Tour au vélodrome de Lescure en 1979.

Fête de fin de Tour

Mais le Bordelais n'a pas eu l'exclusivité de ces défilés, autant sportifs que promotionnels, pour les vignobles concernés. Le Beaujolais fut ainsi le théâtre d'un événement rare : la victoire de Laurent Fignon sur Sean Kelly, pour 14 centièmes de seconde sur 50 kilomètres. La Bourgogne fut également le lieu d'ultimes chronos comme celui de Dijon, en 1987, qui permit à Stephen Roche de prendre définitivement le dessus sur Pedro Delgado, ou à Santenay en 1988, étape qui donna lieu à de somptueuses agapes pour les suiveurs.

Car tel est aussi le but de ces ultimes rendez-vous de vignobles : permettre une fête de fin de Tour. Et, accessoirement, offrir aux viticulteurs la possibilité de contourner la loi Évin contre la publicité sur l'alcool…

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