Le Pin Sec : l'affaire se réglera devant la justice
Le camping municipal du Pin Sec, situé sur la commune de Naujac-sur-Mer, connaît un début de saison marqué par le conflit entre certains commerçants et la mairie. Ce site, réputé pour sa tranquillité, se trouve quelque peu bousculé.
Patrice Dieu a été gérant de l'alimentation générale du Pin Sec pendant quatre ans et sa compagne, Valérie Valade, gère la pizzeria Le Sylou depuis dix ans. Cet établissement est depuis trois ans au cœur du conflit. Le maire du village, Jean-Bernard Dufourd, souhaite mettre fin à ce qu'il appelle « une zone de non-droit rural » et affirme que « l'année prochaine, il n'y aura pas d'emplacement pour Madame Valade ».
De son côté, Patrice Dieu assure être « en conformité avec le cadastre, les Douanes et la Chambre de commerce », et « payer l'impôt foncier, ainsi que le loyer au Trésor public ». Seule l'indispensable autorisation de la mairie lui fait défaut. Sur le statut légal de l'établissement, Jean-Bernard Dufourd est catégorique : « Ils n'ont aucun titre de propriété, aucun permis de construire sur un terrain de la mairie ».
« Mise à niveau »
Cette année, la municipalité a installé de petites cabanes en bois louées 6 000 euros pour six mois. « Afin d'obtenir l'équivalent du Sylou, il nous faudrait cinq ou six de ces cabanes du maire », constate M. Dieu. « Cela nous ferait plus de 30 000 euros de loyer pour la saison. C'est impossible à supporter ! »
Ces aménagements correspondent à la politique de « mise à niveau » du site, car « le camping municipal est la seule source de revenu de la commune », rappelle le maire. En outre, il se défend de vouloir transformer le Pin Sec en lieu touristique de standing, mais envisage plutôt de « garder un esprit nature ». Les commerçants, eux, revendiquent une spécificité locale : « On se bat aussi pour sauver un esprit Pin Sec ».
Dialogue impossible
« Avec ce maire, c'est le règne de la terreur », déplore Monsieur Dieu. L'élu réplique en dénonçant « des intimidations et des menaces » à l'encontre d'autres commerçants du site. « Maintenant il est hors de question d'avoir un partenariat avec ces gens », insiste le maire. Le dialogue étant rompu, un accord à l'amiable n'est plus envisageable. Chacune des parties se tourne désormais vers la justice.
Les avocats assemblent actuellement les pièces des dossiers en vue d'un procès dans les mois prochains. Au Pin Sec, la justice aura le dernier mot.