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2 mars 2010

La désolation le long de l'estuaire

INONDATIONS. Hier, avant que la marée ne remonte, les riverains se sont activés pour sauver une partie de leurs biens

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La tempête Xynthia a laissé des traces dans le Médoc. De Macau au Verdon, les eaux de l'estuaire sont rentrées dans les terres. Hier, le capitaine du port de Pauillac, Alain Crouzal, annonçait que le niveau de l'eau était monté à 6,99 mètres, soit 7 cm de moins qu'en 1999. Une hauteur moindre mais des effets tout aussi dévastateurs. Poussé par des vents violents associés au fort coefficient de marée, « un phénomène de brassage des alluvions a généré une pâte très crémeuse » expliquait le capitaine. Cette boue vaseuse et collante s'est immiscée partout, compliquant encore un peu plus les opérations de nettoyage.

Fatalisme à Pauillac

À Pauillac, le port a été relativement épargné. Des garages et des caves ont été inondés dans le secteur du cinéma. Mais un quartier a particulièrement souffert, celui de la verrerie envahi par 40 cm d'eau. Le nom de la rue principale, rue de la Rivière prend une dimension cynique. Monsieur Goubelet, un riverain sinistré, répertorie les dégâts dans sa maison refaite à neuf il y a tout juste trois ans. La cuisine design, les meubles, l'électroménager, la liste est longue. « La voiture aussi est flinguée ». L'eau est montée en seulement quinze minutes. Tout juste a-t-il eu le temps d'évacuer sa petite famille et les affaires essentielles. A quelques pas de là, Cyrille et Ludivine nettoient les sols de leur maison à coups de raclette et de serpillière. Ce week-end ils étaient en vacances en Dordogne. Dimanche soir ils apprennent par la télévision que leur quartier est touché. En toute hâte, ils prennent la route et ne constatent les dégâts qu'à 22 heures « éclairés à la bougie ». Aujourd'hui, Ils espèrent que leur assurance ne tardera pas à engager la procédure d'indemnisation. Pour Cyrille, fataliste souriant, la coupe est pleine : « On a le risque nucléaire avec la centrale de Blaye, plus les inondations, ça commence à faire beaucoup ».

La colère à Lamarque

Au niveau du petit port de Lamarque, c'est l'ensemble du terre-plein récemment aménagé pour accueillir les touristes et les utilisateurs du bac qui a été complètement inondé.

Sur zone, Jean-François Guy, le patron du restaurant l'Escale venait de rouvrir son établissement pour la Saint-Valentin. L'eau s'est infiltrée partout. « C'est monté jusqu'à 80 cm. Toute la marchandise et les équipements sont touchés » détaille Pierre, un ami du commerçant venu en renfort. La maison du plus proche voisin, Patrick Potier, le dernier pêcheur professionnel de Lamarque, n'a pas non plus été épargnée.

Hier, les deux hommes disaient leur colère. « D'importants travaux ont été réalisés l'année dernière pour aménager cette zone d'accueil. Mais la priorité, avant ce chantier, c'était de rehausser les digues. Comme toujours, on n'écoute pas les gens du terrain. Voyez le résultat ! En 1999, on avait déjà eu un premier avertissement ».

Soussans à marée basse...

Quelques kilomètres plus au sud, commune de Soussans, tout au bord de l'estuaire, le Domaine de Fumadelle est sous les eaux. Le portail de la propriété s'ouvre sur un lac... Au fond de l'allée, la maison est inaccessible. La marée basse d'hier n'avait pas permis à l'eau stagnante de s'évacuer. Dans ce paysage inquiétant, sur un petit bout de chemin épargné, des chevaux serrés les uns contre les autres, n'ont pas d'autre choix que d'attendre que la nature leur redonne un peu plus d'espace. Entre les deux rives de l'Estuaire, l'île Verte située en face de Soussans, a été coupée en deux. Ce qui témoigne de la violence du mouvement d'eau.

Labarde et Macau sinistrés

Hier, en milieu d'après-midi, à Labarde, les habitants du lotissement le Mail et Maqueline se préparaient à une nouvelle évacuation. Ordre de la mairie. Avec un coefficient de marée de 115, l'eau allait faire sa réaparition. La digue de Labarde et du château Dauzac ayant cédé, impossible d'éviter le retour de l'inondation. Même cas de figure à Macau. Au château Laronde Desormes, le chai a été complètement submergé. Comme en 1999, la propriété est sévèrement touchée. Avant que la marée ne revienne, Emmanuelle Des Brest, le maître de chai, tentait de sauver ses 100 barriques. Le viticulteur devait aussi faire face aux effets d'une cuve de carburant qui avait cédé chez son voisin.

Auteur : Julien Lestage, Sébastien Jaime, Louis Le Cor

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