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27 décembre 2009

Tempêtes 1999: la forêt d'Aquitaine durement frappée

Martin, l'une des deux tempêtes dévastatrices à avoir balayé la France fin décembre 1999, a durement touché l'Aquitaine, qui compte quelque 1,8 million d'hectares de forêts (dont 90% de privées). Au total, 150.000 hectares du massif des Landes ont été rasés au désespoir des sylviculteurs. Plus de 29 millions de mètres cubes de pins maritimes, dont 26 millions sur le seul massif landais, ont été dévastés dans le déchaînement des éléments. Dix ans après, les souvenirs restent forts et certains professionnels dressent un bilan "mitigé" du dispositif mis en place.

Propriétaire de 80 hectares à Hourtin dans le Médoc (Gironde), Jean-Jacques Héraud a passé la nuit du 27 décembre 1999 à regarder tomber ses pins maritimes et ceux de ses voisins depuis la fenêtre de son domicile. "On avait eu un avis de coup de vent sans plus", se souvient-il. "A cette époque-là, nous ne disposions pas de système d'alerte". Au petit matin, 90% des arbres de la propriété étaient à terre: "Tous mes gros pins de 40 ans et plus étaient tombés", explique-t-il. "Ils faisaient tous plus du mètre cube de moyenne et étaient vendables. Ces pins étaient issus des incendies de 1947 à 1950. Les forêts s'étaient régénérées seules et nous les avions entretenues pour les couper en l'an 2000".

En quelques heures à peine, Jean-Jacques Héraud estime avoir perdu trois millions de francs (près de 460.000 euros): "J'ai vu des gens pleurer. Ils avaient tout perdu. Dans notre secteur vous avez beaucoup de personnes âgées aux retraites modestes qui se servent de leurs bois comme d'un complément indispensable à leurs revenus. Quand on a un problème on vend quelques arbres...". Routes bloquées, axes impraticables, "il a fallu dégager les accès le jour-même. Tout le monde s'est mis à tronçonner les bois. La solidarité était au rendez-vous".

Alain Seguin est à la tête d'une scierie et d'une société forestière dans le Médoc. La première image qui lui revient à l'esprit est celle de la disparition du courant: "Nous n'avons pas eu d'électricité pendant deux semaines", souligne-t-il. "Nous avons été dépannés par des groupes électrogènes en provenance de la guerre en ex-Yougoslavie! Nous avons dû attendre un bon mois avant de voir revenir le courant dans l'entreprise. Les 18 employés ont été affectés à des tâches de nettoyage en attendant mieux". Autre image ancrée dans l'esprit du chef d'entreprise, les renforts venus de l'extérieur: "Des Finlandais sont restés deux ans avec nous pour aider au nettoyage de la forêt".

Dix ans après les événements, certains sylviculteurs dressent un bilan en demi-teinte du dispositif mis en oeuvre en Aquitaine. Les entreprises de transformation ont profité un temps d'une baisse des prix des matières premières mais cette situation ne devrait pas perdurer: "d'ici à cinq ans, si l'on ajoute" l'impact de "la tempête Klaus" de janvier 2009 et "les nouvelles formes d'utilisation de cette ressource comme dans le secteur des énergies renouvelables, le bois devrait manquer en Europe", estime Tanguy Massart, président de la fédération des industries du bois en Aquitaine.

Et Christian Pinaudeau, secrétaire général du syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, de conclure: "Il fallait reboiser 130.000 hectares de forêt dans la région et 100.000 hectares ont été nettoyés"; sur les fonds alors "promis par Lionel Jospin, Premier ministre, je pense que l'Etat en a dépensé à peine la moitié. Quand je demande un bilan à Bercy alors que le dispositif pour 1999 a pris fin en novembre dernier, je n'ai pas de réponse".

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